Plaisir polaire

March 29, 2019

Le désir ardent de découvrir les derniers endroits inexplorés de la planète, combiné à la traque des glaces polaires avant leur disparition, attire toujours plus de voyageurs vers le Spitzberg, ce grand désert blanc qui représente la « glacière » de l’Europe. Le voyage depuis la capitale Longyearbyen vers le bastion russe de Barentszburg marquera l’apogée de votre séjour.

La nature brute et sauvage de cette région norvégienne est l’un des endroits les plus désertiques d’Europe et ne laissera aucun voyageur indifférent. Si ce lieu était jadis uniquement fréquenté par les scientifiques et les mineurs de charbon, la pointe arctique de notre continent (à mi-chemin entre la Norvège continentale et le pôle Nord) est désormais l’objectif très prisé de nombreuses expéditions. À la clé ? Le sentiment d’être au bout du monde, mais dans un endroit relativement accessible.

 

 

En surface, Longyearbyen, la capitale et la plus grande ville de l’archipel, semble tout sauf high-tech et fait plutôt penser à un lieu désolé. Mais les apparences peuvent être trompeuses : l’importance stratégique de ce groupement d’îles situé dans l’océan Arctique ne doit pas être sous-estimée. Il s’agit non seulement d’une antenne européenne tournée vers la Russie, mais aussi du lieu choisi par la NASA pour installer l’un de ses principaux radars. Revenons toutefois à ce qui intéresse le voyageur. Le Spitzberg est rapidement devenu une nouvelle destination de plein air dans l’Arctique. Tandis que la Laponie finlandaise et suédoise occupait cette place il y a quinze ans, de nombreux curieux repoussent désormais leurs limites pour aller voir plus loin. D’une part pour le sentiment « been there, done that » et d’autre part en raison de la fonte des glaces, causée par le réchauffement climatique. 

 

 

« Bienvenue au paradis blanc », s’exclame mon guide norvégien. Il encadrera notre mini-groupe pour le voyage de Longyearbyen à Barentszburg en motoneige. Un aller simple représente pas moins de 80 kilomètres sur la carte, mais une demi-journée au guidon suffit dans la pratique. « Vous allez découvrir le monde à l’état pur. Vous n’en croirez pas vos yeux. » Et d’ajouter : « Vous êtes au seul endroit où vous éprouverez le sentiment d’hiver extrême. » Lars avait vu juste. Cette expérience vient tout simplement bousculer votre faculté de compréhension. Piloter un scooter des neiges au printemps, lorsque le soleil brille sur la neige pendant près de 12 heures d’affilée, exige son lot de concentration. En immersion à 360° dans une blancheur immaculée, tous vos sens doivent être en éveil. Les petits obstacles tels que les pierres ou les stries dans le sol, particulièrement, sont parfois difficiles à percevoir. Tout est d’un blanc éblouissant. Si le blanc fluo existait, c’est précisément à cela qu’il ressemblerait. Vous profitez évidemment, en contrepartie, de paysages à couper le souffle. 

Barentszburg offre un voyage dans le temps, un retour à l’ère du communisme. Cette contrée habitée essentiellement par des Russes vous replonge dans la Sibérie des années 1970. Des immeubles à appartements d’architecture soviétique, des bus vieux comme le monde, des infrastructures minières rouillées… Au restaurant local, où les chaussures et les fusils doivent rester sur le pas de la porte, tout comme les combinaisons thermiques humides, les convives crient « Spasiba » et dégustent la soupe populaire. Le credo ? Se taire et manger. Pensez d’ailleurs à vous sustenter en suffisance, car vous devez encore rentrer avec cette fameuse motoneige !

 

 

Niveau de difficulté : pour voyageurs motivés. Si vous êtes bon cycliste ou si vous vous débrouillez au guidon d’un scooter et/ou d’une moto, vous devriez également vous en sortir en scooter des neiges.

Bon à savoir : le Spitzberg est accessible depuis Oslo avec les compagnies SAS et Norwegian Airlines. 
L’établissement convivial Funken Lodge est le meilleur de la ville, et à la fois le seul hôtel design à Longyearbyen. Autre option : le Radisson Blu Polar, tout juste rénové, ou encore le Basecamp Lodge, pour les aventuriers dans l’âme.

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